
La manipulation dans les relations est un sujet complexe. Ces comportements peuvent être difficiles à détecter et encore plus à révéler de par l’opposition de son auteur à reconnaître les faits. Ce livre au sujet des familles toxiques est très éclairant sur les différents comportements pouvant nous amener à nous sentir mal avec notre entourage, et plus cet entourage est proche, plus les conséquences peuvent être dévastatrices.
La question n’est pas de chercher un coupable ou de juger l’intentionnalité d’une personne, simplement de mettre en évidence des comportements qui peuvent nous nuire, de se connecter à ses sensations et de pouvoir poser les limites qui nous permettent de vivre sereinement nos relations.
L’auteur invite à nous demander quelles places occupent les personnes dans notre entourage, quels rôles elles jouent pour nous et s’il n’est pas souhaitable de faire évoluer les rapports que nous entretenons pour en tirer le meilleur. Notre responsabilité dans la relation, c’est d’agir avec justice et justesse envers les autres, mais surtout envers nous-même.
Le premier signe de toxicité est à chercher en soi en analysant dans quel état nous met la relation, est-ce qu’elle provoque des émotions négatives ou un changement d’état après avoir passé du temps avec cette personne ? Les comportements toxiques peuvent prendre différentes formes : jalousie, discours dévalorisant, infantilisation d’un sauveur, propos blessants justifiés par l’humour… et peuvent provoquer différents sentiments désagréables : frustration, amour/haine, colère, blocage, se sentir entravé, dépendant… Les relations toxiques produisent des effets parfois démesurés sur notre métabolisme : sentiment dépressif, apathie, tensions, irritabilité, réactions cutanées et toute la gamme des réactions psychosomatiques.
Chacun d’entre nous peut avoir tendance à développer de la toxicité. On peut la retourner contre nous -même avec de l’autoflagellation ou en répétant les discours négatifs entendus dans l’enfance. Et l’on peut également l’infliger aux autres en raison de conflits internes mal gérés. Nous pouvons devenir toxiques pour ne pas nous laisser aller à notre angoisse ou à notre incapacité à contrôler le monde.
L’auteur propose un descriptif de différents profils toxiques et de l’impact de ce type de relations :
- Ceux qui le sont par la parole : l’étouffant, l’insinuant, le juge, l’hésitant, le menteur
- Ceux qui le sont par le comportement : le dominateur, le suicidaire, la victime, le fuyard, le frileux
Et puisque le sujet est celui des familles toxiques, il touche les relations de couple ainsi que les relations parent/enfant.
La dépendance affective est une source important de toxicité au sein du couple. Pour l’éviter, il faut renoncer à être aimé à tout prix et se questionner sur son besoin d’être aimé en allant chercher les réponses dans notre enfance.
Pour atteindre l’autonomie affective, vous devez devenir la personne la plus importante de votre vie, ce qui peut nécessiter de changer de direction en réservant pour soi l’énergie dépensée habituellement pour le couple. Le sentiment de culpabilité doit être transformé en une prise de responsabilité afin de se respecter avant tout pour amener le partenaire à en faire autant. La dynamique du triangle de Karpman se retrouve bien souvent au sein des couples avec les deux partenaires prenant alternativement les rôles de Victime, Sauveur et Bourreau. Il est possible de contrer ces mécaniques avec les 3 P :
- Puissance en ayant confiance en ses capacités
- Permission en s’autorisant à dire non pour améliorer les choses
- Protection en mettant en place des limites à ne pas dépasser
L’objectif étant de tendre vers des rapports basés sur le respect, l’entente et la positivité.
Il est également essentiel de construire avec ses enfants une relation basée sur le respect, la confiance, la compréhension et l’entraide et non pas le rejet, le mépris, l’étouffement ou la codépendance. Pour cela, le parent doit savoir se remettre en cause car intoxiquer la relation avec son enfant peut avoir de lourdes conséquences.
L’auteur rappelle que le parent parfait n’existe pas. Tout le monde a le droit de se tromper, le tout est de comprendre pourquoi et comment et d’essayer de ne pas retomber dans les même travers la fois suivante. D’ailleurs le traumatisme est indispensable au développement de l’enfant, il le pousse à évoluer et à grandir, lui apprend à gérer la frustration, à écouter ses émotions, à vouloir apprendre de ses erreurs. Mais dans cette relation, le parent doit prendre ses responsabilités sans culpabiliser l’enfant du moindre problème. Ce sont les parents qui sont responsables de leurs enfants, pas l’inverse. Aussi, il est important d’éliminer toute toxicité des relations avec nos enfants pour ne pas les voir construire une famille toxique.